Accueil > Mouvements sociaux > Bobigny : le maire veut expulser le terrain d’insertion
mardi 30 mai 2017
En 2012 un terrain en friche le long de la nationale 3 était attribué à quelques familles roumaines présentent sur la commune depuis de longues années malgré plusieurs expulsions de leurs bidonvilles. Des aménagements minimum (eau, douches, électricité, toilettes...) étaient installés en échange d’une indemnité d’occupation que les familles ont toujours eu à coeur de payer chaque mois. Une association était mandatée pour accompagner les familles vers le droit commun : papiers, travail, logement... Depuis ce temps ni les conditions d’occupation ni le nombre de résidents n’a changé. Et la parcelle de terrain qui finira par accueillir la construction de logements n’est toujours pas concernée par la rénovation des berges du canal.
Mais la mairie a changé de couleur politique et l’UDI a pris la mairie en 2014 avec dans ses dix promesses de campagne l’expulsion des familles installées en bidonville. Chose faite pour deux autres terrains mais plus compliquée pour ce terrain occupé officiellement. Le Tribunal de Grande Instance a retoqué la demande du propriétaire (Sequano, une société d’économie mixte dont la mairie est actionnaire) par deux fois durant l’hiver. Pour contourner ces décisions de justice, le maire prend fin mai un arrêté municipal demandant l’expulsion dans les 48h pour « danger grave ». Curieuse façon d’avouer avoir mis pendant trois ans les familles en danger puisque rien n’a changé sur le terrain ! Ou bien piteuse manoeuvre pour tromper les juges et la préfecture qui va devoir décider si oui ou non elle utilisera la police pour mener à bien la destruction de ce terrain ?
Soutenues par les enseignants de la ville et des associations : La Voix des Roms, le Mouvement du 16 Mai, l’ASET 93, la Ldh et le Mrap... les familles tenaient ce mardi 30 mai une conférence de presse très suivie. Mais le recours en suspension de l’arrêté... ne suspend pas la menace. La balle est dans le camp du gouvernement et de la préfecture : Y aura-t-il une inflexion dans la politique gouvernementale sur ce sujet ?