mercredi 1er février 2017
C’est en promettant d’abroger la « loi travail » que Benoit Hamon triomphe de Valls mais nous n’oublions pas que le député Hamon avait voté pour l’Etat d’Urgence... Ceci dit, c’est donc dans le 93 que Benoit Hamon obtient son meilleur score lors de la primaire socialiste avec une moyenne départementale de 68%. Décryptage.
Plus précisément, Hamon obtient des scores supérieurs à 70% dans les vieux bastions de la gauche ouvrière : Aulnay, Bagnolet, Bobigny, Bondy, Clichy, Montreuil, Noisy le Sec, St-Denis, St-Ouen et Villepinte) et dépasse même 80% à La Courneuve.
Alors qu’il ne dépasse pas les 60% dans les communes les plus bourgeoises du département : Coubron, Gagny, Gournay, Livry-Gargan, Neuilly sur Marne, Vaujours, Villemomble. Cerise sur le gâteau il est battu par Valls dans une seule commune, imprenable bastion bourgeois au coeur de la banlieue rouge, Le Raincy, ville qui fut longtemps la seule commune du 93 où des résidents payaient l’impôt sur la fortune !
La sociologie politique du succès d’Hamon est donc clairement en résonance avec une vague de rejet populaire du social-libéralisme que l’on repère dans l’effondrement global des PS. La montée de Mélenchon en témoignait déjà.
Et on repère les mêmes signaux dans la victoire inattendue de Corbyn en Angleterre confirmé à la tête du Parti Travailliste malgré la fronde de la grande majorité des députés du parti, ou encore dans le succès de Bernie Sanders lors des primaires du Parti Démocrate face à Hillary Clinton.
Que les réformistes rompent avec le bilan du social-libéralisme ne va pas suffire à nous les rendre sympathiques... Néanmoins leurs succès témoignent d’une prise de conscience plus large de leurs électeurs qui sont bien souvent nos collègues, nos voisins, et même des militants que nous retrouvons dans les luttes sociales. Et ça c’est indéniablement positif.