dimanche 31 janvier 2016, par .
Après Putain d’usine je voulais vous faire partager mon enthousiasme pour Les Fantômes du vieux bourg, adaptation graphique du recueil de nouvelles A quelques pas de l’usine. Cette deuxième collaboration entre Efix le dessinateur et Levaray le romancier est dans la même lignée que leur précédent ouvrage.
Ces nouvelles se passent en Normandie et ont pour décor le vieux bourg situé aux abords d’une « putain d’usine ». On y découvre des hommes et des femmes marqués par un quotidien qui se délabre à l’ombre du monstre qui crache ses fumées polluantes et nauséabondes. L’endroit paraît à l’abandon un peu comme ces villes au Far West après la ruée vers l’or. Mais les quelques âmes qui y ont vécu ou qui y vivent encore valent le détour.
Jean-Pierre Levaray nous livre encore à travers cette galerie de portraits une œuvre qui touche au cœur par sa dureté mais aussi par son humanité. La mise en page et les différentes techniques graphiques employées par Efix sont efficaces et évitent au lecteur de tomber dans un rythme routinier d’enchaînement d’histoires.
Comme le dit Yonnel Liegeois dans le journal La Nouvelle Vie Ouvrière c’est « le juste portrait d’une France d’en bas qu’ignorent à longueur d’années magazines et journaux télévisés ».
J’ajouterai qu’il vous suffit de regarder cette France dans les yeux pour voir qu’elle est belle, touchante, simple, humaine, militante, revancharde, vivante, révoltante…
Les fantômes du vieux bourg , Efix et Jean-Pierre Levaray, Petit à Petit, 2008.