Communiqué de presse
jeudi 22 janvier 2015, par . , ,
Les résidents de l’ancienne clinique située au 50 rue Michelet à Bondy se battent depuis plusieurs années contre le propriétaire qui a illégalement transformé cet établissement de santé en logements. Il louait principalement à des sans-papiers, locataires vulnérables et exclus bien souvent des circuits traditionnels de logement. En s’organisant, les résidents sans-papiers ont tous été régularisés avec l’aide du comité de soutien. Les deux tiers ont également été relogés, que ce soit par eux-mêmes ou par les services sociaux, car la grande majorité bénéficient du droit au logement opposable (DALO).
Cependant, le propriétaire de la clinique tente d’intimider ceux et celles qui veulent informer sur ses agissements.
Bondy autrement et le Collectif Alternative libertaire de Seine-Saint-Denis sont fortement investis depuis 2007 dans le comité de soutien aux résidents du 50 rue Michelet. Depuis mai 2014, nous essayons d’organiser la projection à Bondy de deux courts métrages réalisés par l’Université Populaire Audiovisuelle (UPOPA) sur cette lutte : Paroles de sans-papiers (2008) et Bondigne. Des papiers, un toit, la lutte continue (2014).
Après une réponse trop tardive en juin 2014, cette soirée devait avoir lieu le 9 octobre 2014. Suite à un courrier menaçant des avocats du propriétaire, la communauté d’agglomération Est-Ensemble, qui gère la salle André Malraux à Bondy, a retiré son autorisation d’utiliser la salle la veille de l’initiative, « pour prendre le temps examiner la situation ». Suite à cette analyse par les experts juridiques d’Est-Ensemble, la salle nous a été proposée de nouveau pour le 29 janvier 2015.
Or les mêmes avocats que précédemment viennent de faire parvenir à Est-Ensemble et UPOPA un courrier d’intimidation très similaire au précédent, dans l’espoir d’empêcher la diffusion de ces documentaires, et de priver les Bondynois et les Bondynoises d’une information légitime sur les agissements de cet individu et sur la courageuse résistance de ses victimes.
Comme par le passé, nous ne nous laisserons pas intimider.
Dans ce courrier de menaces, les avocats Julie Déjardin et André Schmidt contestent la qualification de « marchand de sommeil » de leur client. Pourtant, c’est un grand habitué des tribunaux en tant que mis en cause dans des affaires de logement :
M. Mignen est un spécialiste de l’instrumentalisation des procédures judiciaires. Ses moyens financiers conséquents, issus en grande partie des loyers perçus au 50 rue Michelet, lui permettent de faire trainer les procédures en longueur et de systématiquement aller jusqu’à la Cour de cassation, procédure particulièrement longue et onéreuse. Ses victimes, elles, sont modestes et n’ont pas ces possibilités.
Alors qu’une forte mobilisation a eu lieu en France pour défendre la liberté d’expression et la liberté d’informer ; alors que l’hôtel de ville de Bondy et le site Web d’Est-Ensemble arborent le slogan « Nous sommes Charlie », ces tentatives de censure sont scandaleuses. Nous comptons sur le soutien des institutions face à ces menaces : mairie de Bondy, communauté d’agglomération Est-Ensemble, mais aussi préfecture de Seine-Saint-Denis, qui suit le dossier depuis des années.
Nous appelons tous les Bondynois et toutes les Bondynoises, tous les militants et et militantes du droit au logement, tous les défenseurs de la liberté d’expression et d’information à venir nombreux et nombreuses le 29 janvier 2015, à 20h, au cinéma André Malraux, 25 cours de la République à Bondy, pour dénoncer ces agissements et soutenir les résidents du 50 rue Michelet.
Comité de soutien aux résidents du 50 rue Michelet, Alternative libertaire Seine-Saint-Denis, Bondy autrement
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