Accueil > Mouvements sociaux > Lynchage à Pierrefitte : coupables et responsables
Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme - Fédération de Seine-Saint-Denis
samedi 21 juin 2014, par .
Un adolescent roumain d’origine rom a été victime d’un terrible lynchage vendredi 13 juin 2014 à Pierrefitte en Seine-St-Denis. Il est connu sous le prénom de Darius. Les faits restent à établir précisément. Les coupables habitent probablement la cité des poètes, à côté du terrain où résidaient plusieurs familles depuis quelques semaines. Mais qui sont les responsables ?
Les actes de violences à l’encontre des personnes ou des bidonvilles vite baptisés « roms » se développent sans susciter les réponses fortes nécessaires. La France aurait-elle déjà oublié le lynchage d’Aigues-Mortes où plus de dix immigrants italiens ont été tués à l’été 1893 ? Les autorités attendront-elles un massacre de masse avant de changer de discours et de politique ?
Elus locaux ou ministres, tous ceux qui tiennent des propos stigmatisant les « roms » comme une population non-intégrable ont ouvert la voie aux brutalités.
Elus locaux ou ministres, tous ceux qui refusent de permettre une intégration plus rapide de cette nouvelle immigration (si l’est juste de parler d’immigration à propos d’européens) sont responsables des réactions racistes à l’encontre de cette minorité.
Elus locaux ou ministres, ceux qui refusent l’eau, les toilettes, les poubelles, la scolarisation des enfants des bidonvilles sont responsables d’une misère aux conséquences multiples.
Elus locaux ou ministres, ceux qui expulsent inlassablement les habitations sans même respecter la circulaire interministérielle du 26 août 2012 qui prévoit de trouver au préalable des solutions de continuité scolaire et sanitaire, espèrent faire « rentrer chez eux » ces quelques centaines de familles dont beaucoup sont chez nous depuis dix ans, sont responsables du pourrissement d’une situation qui devient dangereuse pour tous.
Il est grand temps que ce lynchage odieux déclenche une prise de conscience et un changement de politique.
Saint-Denis, le 21.6.14