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jeudi 23 mars 2017
Le 19 mars, à Montreuil, avait lieu une Marche pour la Justice et la Dignité à l’appel des familles de victimes de violences policières.
Plusieurs organisations de Montreuilloises et de Montreuillois avaient appelé à rejoindre cette Marche, en particulier le Collectif des Travailleurs Sans-papiers de Vitry (récemment implanté à Montreuil) et le Collectif Baras. En effet, plus largement que la question des violences policières, la marche était portée par le mouvement antiraciste, contre le racisme d’Etat, contre la chasse aux migrants et migrantes.
Des camarades habitant Montreuil depuis longtemps avaient indiqué qu’il était traditionnel, pour une manif à Paris, de se rejoindre devant la mairie et de marcher jusqu’à Croix-de-Chavaux pour prendre le métro ensemble. La courte marche devait durer 10 minutes, sur une rue piétonne.
Mais la police ne respecte pas les traditions... Alors que nous étions réuni-es à 150 sur la place de la Mairie et que l’on s’apprêtait à écouter des travailleurs sans-papiers nous parler de leurs conditions de vie dans le quartier, des flics sont venus nous signifier que nous n’avions pas le droit d’être rassemblé-es ici, et encore moins celui de marcher 10 minutes jusqu’à la prochaine station de métro ! Et menace suprême, ils nous indiquèrent que si nous le faisions quand même, nous risquerions des contrôles d’identités !
Il était bien sûr impensable pour nos camarades sans-papiers de courir ce risque, et ils indiquèrent qu’ils prendraient le métro ici, sans marche dans Montreuil.
Les Montreuilloises et les Montreuillois réuni-es autour d’eux, des lycéen-nes, des étudiant-es, des jeunes et des moins jeunes, portant un drapeaux, une pile de tract, les mains dans les poches, la bombe de peinture dans le sac, représentant une partie de la diversité de la ville, décidèrent bien entendu que l’on irait toutes et tous ensemble au départ de la manif Place de la Nation.
Le coup de pression de la police, alors que la marche était sans risque, que ce type de rassemblement non-déclaré avait déjà eu lieu des dizaines de fois au même endroit, était bien entendu ridicule et visait à nous énerver, voire à nous faire peur, avant la Marche. Mais nous ne nous sommes pas divisé-es, nous sommes resté-es tou-tes ensemble, jusqu’au cordon de police qui encerclait la Place de la Nation, et qui eu bien du mal à fouiller nos sac, à 10 contre 150...