Accueil > Mouvements sociaux > Services Publics : Rassemblement le 19 juin devant la Préfecture
vendredi 1er juin 2018
Depuis la publication dans la presse du rapport qui constate la discrimination particulière de notre département dans les moyens donnés au service public, les luttes sur le terrain tentent de se fédérer : Scolarisation des enfants non-francophones, Centre d’Information et d’Orientation, Effectifs et formation des personnels de l’Education, Fonctionnement du Tribunal, Accueils aux impôts, à la Sécu, à EDF ou en préfecture, en particulier pour les migrants, mission des Inspecteurs du Travail, Restructuration des hôpitaux... sans oublier les cheminots ! Ces luttes ont en commun d’exiger des moyens financiers et humains suffisants pour que les personnels attachés à la qualité du service rendu aux habitants puissent reprendre un fonctionnement normal au service de toutes et tous.
Nous publions ici l’appel à un rassemblement devant la préfecture le 19 juin à 18h des salariés des secteurs concernés et aussi des habitants du 93 avec la liste des premiers signataires. Une réunion de préparation de l’évènement se tiendra à la Bourse départementale du Travail le 12 juin à 18h. D’ici là prenez contact pour votre syndicat ou votre association : 19juin.servicespublics93@gmail.com
Pas de « plan banlieue » : c’est un plan d’urgence pour les services publics du 93 que nous voulons !
De nombreuses structures syndicales et associatives de Seine-Saint-Denis appellent à défendre les services publics, dans un département où ils se dégradent de plus en plus.
Ce mardi 22 mai, le président Macron dévoilait d’énièmes « mesures » pour les banlieues. Loin de nous satisfaire d’un nouvel effet de manche, nous revendiquons, pour notre part, un plan d’urgence pour les services publics dans la Seine-Saint-Denis. Nous n’avons pas attendu le rapport Borloo pour dresser un constat accablant sur la désertification des services publics en Seine-Saint-Denis. Depuis le livre blanc publié par de nombreuses organisations syndicales et associatives du département en 2012, la situation, pour les personnels comme pour les usagers, n’a fait que se dégrader.
Ce que l’on dénonce, c’est le fait que pour un habitant ou une habitante du 93, la vie est rendue plus difficile qu’ailleurs par la désertification des services publics. L’État dépense 50% moins pour un enfant de Seine-Saint-Denis, pour l’ensemble de sa scolarité, que pour un élève parisien. Les hôpitaux de Seine-Saint-Denis sont dans un état de délabrement insupportable, et à un niveau de saturation qui va encore être renforcé par les fusions et fermetures de site engagées, comme celle de l’hôpital Jean-Verdier à Bondy. Les collectivités, dont certaines sont déjà parmi les plus pauvres de France, sont encore davantage prises à la gorge par les baisses de dotations, et de moins en moins en mesure d’assurer les services élémentaires à la population.
Pour l’ensemble des services publics de proximité, que ce soit la Poste, la protection sociale, Pôle emploi, les finances publiques, l’énergie, il suffit de voir les files d’attente pour mesurer le décalage entre les dotations et les besoins. À la Sécurité sociale, pour ne prendre que cet exemple, là où il y avait 100 centres et points d’accueil en 2001, il n’y a plus aujourd’hui que 15 points d’accueil pour l’ensemble du département. Partout la dématérialisation supprime des emplois et rend impossible l’échange direct entre administrés et administrations avec des conséquences dramatiques pour les populations les plus fragiles ou maitrisant mal le français ou l’écrit. Le filtrage « internet » pour l’accueil des étrangers en préfecture organise un déni d’accès au droit. Toutes ces situations remettent en cause toujours davantage le principe d’égalité.
Nous, personnels des services publics, ne pouvons plus porter à bout de bras des missions que nous avons de moins en moins les moyens de réaliser dans le respect des usagers. Nous, habitantes et habitants du 93, avons droit à autre chose pour notre jeunesse que l’exclusion, le chômage, la précarité, les discriminations et les violences du quotidien. Notre dénominateur commun, ce sont les services publics, sur l’ensemble du département. Et nous entendons bien les défendre.
Nous appelons donc à un rassemblement festif et revendicatif le 19 juin à 18h sur le parvis de la préfecture de Bobigny.
Nous appelons les structures syndicales et collectifs d’usager-e-s à se joindre à cet appel et à participer à cette initiative.
Premiers signataires : CGT territoriaux Bobigny, SUD Éducation 93, CGT TEFP 93, SUD Travail-Affaires sociales 93, CGT Éduc’action 93, SUD Santé-Sociaux 93, UL CGT Bobigny, UL SUD-Solidaires Saint-Denis, FCPE 93, LDH 93, RESF 93, Collectif Auber en colère