mercredi 22 juin 2016, par .
Le 22 juin, les fascistes de la Manif pour tous (MPT) organise un rassemblement à Bondy, soit disant pour « défendre la famille ». On se demande ce qu’il y a à défendre : d’une part la famille « tradi » (celle fantasmée par la MPT) est souvent une structure sociale sclérosée et excluante ; d’autre part, les institutions se chargent très bien de défendre ce modèle réactionnaire et on ne voit pas en quoi elle serait attaquée, à part dans les délires de fascistes obsédés d’une « théorie des genres » qui, telle qu’ils la décrivent, n’existe que dans leurs esprits dérangés.
Chacun et chacune sait que la MPT et ses satellites sont ouvertement et viscéralement homophobes. Organiser un rassemblement de haine anti-LGBT quelques jours après le massacre d’Orlando, voilà qui a tout de la provocation. Alors que Valls est lancé dans une surenchère répressive et liberticide, on pourrait se dire qu’il va interdire un tel « trouble à l’ordre public », au moins. C’est sans compter la complaisance systématique de Valls et Hollande à l’égard de l’extrême droite, eux qui n’avaient pas hésité une seconde à reprendre mot pour mot le programme fasciste de « déchéance de nationalité ».
Non, le rassemblement MPT n’est pas menacé. Les interdictions, Valls et ses préfets les gardent pour les syndicalistes, les travailleurs et les travailleuses. Ce sont les vrais ennemis de ces soit-disant « socialistes ». L’extrême droite, il préfère la soutenir et la protéger pendant qu’elle déversera sa bile haineuse contre les homos, les femmes et toutes les personnes refusant de soumettre leur vie au carcan religieux le plus intégriste. Les forces de répression qui cassent du manifestant et de la manifestante à longueur de journée depuis des moisauront cette fois pour ordre, à coup sûr, de protéger ce rassemblement scandaleux.
Certes, une interdiction ne serait pas satisfaisante. Elle ne remplace pas une vraie mobilisation des forces de progrès... qui n’aura pas lieu. Epuisement après des mois de mobilisation contre l’état d’urgence et la loi « Travail » ? Toujours est-il qu’il n’a pas été possible, malheureusement, de constituer, dans le délai court, un arc de forces progressistes prêtes à se mobiliser. Or c’est la mobilisation de rue qui fait reculer l’extrême droite, bien plus que les actes administratifs.